L’arnaque aux faux conseillers bancaires

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Contraction de voice et phishing, le vishing est une arnaque consistant à appeler un utilisateur afin qu’il divulgue des données personnelles, comme des renseignements bancaires. Parmi ces « escroqueries au allô », de nombreuses arnaques aux faux conseillers bancaires sont à déplorer. 

Si tous les publics sont visés, les personnes ayant des plafonds élevés sont les cibles privilégiées des entreprises criminelles très organisées lesquelles génèrent ainsi des centaines de millions d’euros de profit.


Première étape : L’alibi du phishing

Pour que les escrocs puissent contacter leurs victimes, encore faut-il qu’ils disposent d’un alibi solide. Cela justifie l’envoi, dans la majorité des cas, de sms frauduleux, le but étant d’inciter leurs destinataires à fournir des informations personnelles.

Pour ce faire, les messages de phishing sont rédigés avec un soin particulier ce qui explique que même les utilisateurs les plus avertis se font piéger.

Les victimes peuvent ainsi être démarchées par des arnaqueurs se faisant passer pour Chronopost, Ameli, la CAF ou encore une banque.

Eu égard à la crédibilité des demandes, elles sont amenées à régler divers frais ou à fournir des informations personnelles.


Deuxième étape : L’appel d’un faux conseiller bancaire

Les victimes sont ensuite approchées par un soi-disant conseiller bancaire qui aurait détecté un mouvement frauduleux.

Deux cas de figure peuvent se présenter : 

  • Ce débit frauduleux résulterait, dans la plupart des cas, d’un mouvement d’argent consécutif au phishing.

  • Dans d’autres cas de figure, le « conseiller bancaire » prétend avoir remarqué un virement important et dit s’interroger sur sa légitimité.

Le professionnalisme employé par ces « tiers de confiance » est tel qu’il est susceptible de tromper la vigilance de tout un chacun.

Ces faux conseillers bancaires qui, au demeurant, communiquent dans un français parfait et de manière très polie, disposent des informations personnelles de leurs victimes, comme leur adresse postale, leur date de naissance ou plus encore, l’identité de leurs bénéficiaires bancaires.

En insistant, en sus, sur l’urgence de la situation, les victimes sont mises en confiance et communiquent leurs identifiants bancaires et, le cas échéant, un code envoyé pendant l’appel permettant d’accéder à leur compte bancaire.

D’autres « conseillers bancaires » peuvent prendre le contrôle de leur ordinateur à distance via un logiciel.

Les opérations réalisées sont alors supposées enrayer les actions frauduleuses réalisées sur le compte.


Troisième étape : L’intervention d’un coursier

Lors de cette ultime étape, le professionnalisme est poussé à son paroxysme.

Les victimes sont invitées à faire opposition à leur carte bancaire mais pour des « raisons pratiques », il leur est proposé qu’un coursier dépose ladite carte au service d’opposition de la banque.

Cette manœuvre a pour but de donner du crédit à l’opération et de retarder une opposition ou un éventuel dépôt de plainte.

La remise opérée entre les mains du coursier peut, de surcroît, aboutir au retrait de sommes conséquentes.

Ces faits sont susceptibles de qualifier une infraction d’escroquerie (article 313-1 du code pénal) voire d’extorsion (article 312-1 du code pénal). 


Si vous êtes victime d’une arnaque au faux conseiller bancaire, le cabinet PSN Avocat est à votre disposition en vue de vous assister dans le cadre de la procédure pénale.

Maître Paul Sturbois-Nachef
Avocat au Barreau de Paris
+33 (0)1 74 90 04 00

 

Références :